Il y eut d’abord la rivière
Les hommes attirés par la rivière, véritable « route » d’eau et sa réserve de pêche, se sont regroupés sur ses rives.
Sur la rive gauche ils ont construit des cabanes, puis au cours du 12e siècle, une église, Saint Pierre Es Liens, fondant ainsi le hameau de « Cabans »
C’était un lieu de refuge contre les bandes de brigands qui écumaient les campagnes, les troupes de passage, Normands, Burgondes, Arabes, Anglais, Francs du nord, puis ceux de la guerre entre Français et Anglais et des guerres de religion. L’église primitive disparue dans des circonstances inconnues sera reconstruite à la fin du 13e.
Pour se rendre d’une rive à l’autre et voyager vers Périgueux ou Sarlat, la traversée se fait en bac entre Cabans et le rocher de Bigaroque.
Puis le commerce s’effectue depuis le « Haut Pays » (la Corrèze), au fil de la rivière sur les gabarres (barques de transport à fond plat)
A la descente ce sont les billes de bois qui sont livrées vers Libourne et Bordeaux. La remontée permet de ramener le sel et diverses denrées que l’on ne trouve pas dans le Haut Pays.
Puis arriva le chemin de fer
A l’approche du 20e siècle, le monde change. La fin du 19e va développer deux évolutions majeures, qui vont révolutionner les voies de communication et générer la naissance de notre village du Buisson. Les ponts et le chemin de fer !
1855 : Si le rail existait en France depuis 1836, à Paris la compagnie projetait la construction d’une ligne reliant Paris à Madrid. Ce projet appelé « grand central » devait desservir Limoges, Périgueux, Agen. Le Buisson est sur ce trajet mais encore fallait il franchir la rivière !
En 1855 le projet se concrétise et la construction d’un viaduc ferroviaire enjambant la Dordogne est décidée. Les travaux vont démarrer en 1859 et ce sera le début de l’expansion du Buisson. Afin d’approvisionner le chantier on ouvre des carrières et, pour faire face à l’afflux des ouvriers, s’installent alors, 2 cafés, 3 auberges et une cantine.
1863, le pont est achevé place au rail ! Des travaux qui se poursuivent rapidement jusqu’à Agen, pour la jonction avec le tronçon Agen/Frontière espagnole effectué par la compagnie du midi.
Le 3 août 1863 le premier billet de train est vendu à la toute nouvelle gare du Buisson. La vie locale est poussée par un souffle nouveau, Une nouvelle église est construite, le culte y est pour la première fois célébré en 1877. La population augmente, le bac est tellement submergé que la nécessité d’un pont routier s’impose. Le 16 novembre 1890 un budget de construction est voté pour le pont de Vic. Ouvrage réalisé par les entreprises Mazeaud Frères et Laroudie. 4 piles de trois mètres et 6 arches de 26 mètres pour une longueur totale de 156.70m, une chaussée de 2.40m et deux trottoirs de 0.60m.
Ainsi est né Le Buisson
1893 exit Cabans, qui conservera le cimetière et son église, lieu de prière et de cérémonies.
Le Buisson est né ! Riche, de deux ponts, une gare, un bureau de poste, un garage pour les locomotives, une église, il faudra attendre 1892 pour voir enfin la construction d’une école… de garçons ! Les filles sont éduquées par les religieuses à Lacoste.
Au fil des ans, le Buisson connaitra de multiples mutations. Il deviendra Le Buisson-Cussac en 1960 par la fusion avec la petite commune des coteaux « Cussac ». Puis en 1974 Le Buisson de Cadouin d’aujourd’hui, par le regroupement avec Cadouin, Paleyrac et Urval (qui reprendra son indépendance en 1989)
Ref : Archives départementales et communales. Livre Georges Jeannot « de Cabans au Buisson de Cadouin » (2014) Recherches M Decayre 1e adjoint du maire Jean Chaussade (1983/1995)
Michèle Fourteaux
Conseillère déléguée à la population