Ciné-débat: « Conduites addictives et Ados »

Un ciné-débat avait lieu ce 14 octobre, au cinéma Lux Luis Delluc. A l’affiche, le film « My Beautiful Boy » servait de support au thème « Conduites addictives et Ados ».

 

Après la projection du film, le débat a été animé par Camel Guelloul, ancien toxicomane, créateur de l’association APICA ( Association de Prévention et d’Information sur les Conduites addictives ».

« Ce qui m’est arrivé peut vous arriver. Il faut en parler. Jusqu’à mon dernier souffle, je viendrai vous voir » .

Camille GuelloulAncien toxicomane, Camel Guelloul a créé l’association Apica (Association de prévention et d’information sur les conduites addictives). A 45 ans aujourd’hui, il sait qu’il n’a plus que quelques années à vivre, car son corps est usé. Il a livré un plaidoyer « cash » basé sur sa propre vie. Un vécu de gamin ayant perdu à 13 ans son papa, mis à la rue à 14 ans par la maman. S’en est suivie la dégringolade entrecoupée de sevrages, alcool, cannabis, drogues dures, coke et héroïne, que lui ont proposés de “bons” copains. Il a voulu en sortir après que sa fille de 9 ans lui a dit « Cela fait 9 fois que tu vas à la salle de bain, tu te drogues ? ».Il lui faudra une dizaine d’années pour décrocher totalement.

Il témoigne régulièrement dans les établissements scolaires pour raconter sa « descente aux enfers » : les premiers joints fumés à l’adolescence puis le passage à l’héroïne, les amis qui meurent d’overdose, les petits trafics pour payer la drogue et, enfin, la prison. A l’heure où l’on parle de dépénalisation du cannabis, lui s’y oppose fermement. C’est le shit qui l’a amené progressivement vers les drogues plus dures et qui lui a ruiné sa santé. Son discours est cru, direct. Il sait de quoi il parle. Son témoignage et sa franchise touchent les adolescents, qui sont souvent émus aux larmes par son intervention.

Camel Guelloul s’adresse ainsi aux adolescents des collèges et des lycées. Il croit à la prévention et il s’est tout d’abord lancé dans un travail associatif en créant des espaces pour parler et éviter l’échange de seringues, puis il a effectué des tournées de prévention auprès des jeunes, avec Jean-Luc Delarue.